Le carburant du traileur đââïž
- Baptiste RunBooster
- 12 juin
- 3 min de lecture
Les sports dâendurance comme le trail, le marathon ou le cyclisme sollicitent intensĂ©ment notre organisme. Mais d'oĂč vient lâĂ©nergie nĂ©cessaire pour faire avancer nos jambes pendant des heures ? Quels « carburants » notre corps utilise-t-il ? Voici un tour dâhorizon des substrats Ă©nergĂ©tiques et des filiĂšres qui les transforment en Ă©nergie.
đ Les trois grands substrats Ă©nergĂ©tiques
Le corps humain fonctionne grùce à trois types de substrats énergétiques:
Les glucides (sucres)
Les lipides (graisses)
Les protéines (acides aminés)
Ces substrats peuvent ĂȘtre endogĂšnes (provenant des stocks corporels) ou exogĂšnes (apportĂ©s via lâalimentation pendant lâeffort).
đ„ Les glucides : le carburant privilĂ©giĂ©
Rendement énergétique : 4 kcal/g
Stock total : 400 à 500g environ sous forme de glycogÚne musculaire et hépatique.
GlycogĂšne musculaire : utilisĂ© uniquement par le muscle oĂč il est stockĂ©.
GlycogÚne hépatique : permet de maintenir la glycémie sanguine.
En endurance, ces stocks sâĂ©puisent rapidement (â1h30 Ă lâallure marathon), dâoĂč lâimportance dâun apport exogĂšne.
đ„ Les lipides : le rĂ©servoir immense mais lent
Rendement énergétique : 9 kcal/g
Le corps possÚde des réserves trÚs importantes de triglycérides.
Ă basse intensitĂ©, ce sont les graisses qui fournissent lâĂ©nergie.
Plus lâintensitĂ© augmente, moins les lipides sont utilisĂ©s, au profit des glucides.
đ„© Les protĂ©ines : le dernier recours
Utilisées uniquement quand les réserves de glycogÚne sont faibles.
Les acides aminés sont transformés en glucose (néoglucogenÚse), puis en ATP.
Ce processus sâaccompagne de catabolisme musculaire : dĂ©gradation des fibres musculaires. Il est donc Ă Ă©viter autant que possible.

âïž Le rĂŽle des filiĂšres Ă©nergĂ©tiques
Les substrats ne crĂ©ent pas directement le mouvement. LâĂ©nergie utilisable par le muscle est fournie sous forme dâATP (adĂ©nosine triphosphate). LâATP est une molĂ©cule qui, en libĂ©rant un phosphate, libĂšre de lâĂ©nergie permettant la contraction musculaire.
Comment produit-on de lâATP ?
Les substrats sont transformĂ©s en ATP via plusieurs filiĂšres Ă©nergĂ©tiques, qui sâactivent en parallĂšle selon lâintensitĂ© et la durĂ©e de lâeffort :
đž 1. FiliĂšre ATP-PhosphocrĂ©atine (anaĂ©robie alactique)
Durée : < 10 secondes
Substrat : phosphocréatine (PCr)
Utilisée pour les efforts explosifs (départ de course, sprint, accélération).
Ne produit pas de lactate, se recharge en quelques minutes.
đž 2. FiliĂšre glycolytique (anaĂ©robie lactique)
Durée : quelques minutes
Substrat : glucides
Le glucose est transformé en pyruvate via la glycolyse, puis en ATP.
En lâabsence dâoxygĂšne suffisant, du lactate est produit, qui lui mĂȘme est transformĂ© en ATP.
Activée lors de changements de rythme ou montées intenses.
đž 3. FiliĂšre oxydative (aĂ©robie)
Durée : dominante sur les efforts de longue durée
Substrats : glucides + lipides
Les lipides â via ÎČ-oxydation â AcĂ©tyl-CoA â ATP
Les glucides â via pyruvate â ATP
Câest la filiĂšre principale utilisĂ©e en trail ou marathon.
âïž Une rĂ©partition variable selon lâintensitĂ©
Les filiĂšres ne fonctionnent pas de maniĂšre exclusive, elles se complĂštent. LâintensitĂ© de lâeffort dĂ©termine leur contribution :
đ Conclusion
Pour performer et durer dans les sports dâendurance, il faut comprendre ses rĂ©serves, les mobiliser efficacement et les recharger intelligemment. Les glucides restent le carburant le plus accessible, mais les lipides jouent un rĂŽle clĂ© sur la durĂ©e. Quant aux protĂ©ines, elles ne devraient intervenir quâen cas de force majeur.
đ Optimiser son alimentation, son entraĂźnement et sa gestion de course est donc essentiel pour tirer le meilleur de son moteur Ă©nergĂ©tique.



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